Hommage à Boubacar Sidibé : Un réalisateur au parcours exceptionnel

Boubacar Sidibé, réalisateur

 

 

 

 

 

 

réalisateurs maliens à mettre plusieurs films et séries TV à la disposition des passionnés du septième art. A travers ses films, l’ancien cadreur de l’ORTM est resté fidèle à des thèmes comme la paupérisation, l’importance du rôle de la femme au sein la société, la polygamie, l’exode rural, les problèmes de soins de santé dans les hôpitaux, la salubrité et l’hygiène. Il fait une peinture réelle de sa société : ses joies et ses peines, mais aussi ses travers. L’école, la politique, les détournements de fonds dans l’administration, le maraboutage, etc. L’Indépendant Week-end a décidé de rendre un hommage bien mérité à ce grand réalisateur au parcours exceptionnel qui part bientôt à la retraite.

 

Après 33 ans de service à l’ORTM, le réalisateur partira à la retraite cette année. Ses réalisations films et séries TV sont aimés du public national et international. Exemple la série “Les Rois de Ségou” diffusée en 13 soirées spéciales sur TV5 Monde a été regardée par plus 250 millions de foyers dans le monde. Ses œuvres qui totalisent plus de 96 heures de programmations soit 4 jours de diffusion sans interruption contribuent au rayonnement culturel du pays et représentent dignement l’honneur du Mali dans l’espace audiovisuel mondial. Administrateur des arts et de la culture, ce grand homme du 7ème art n’a jamais eu de distinction honorifique sauf de nombreuses félicitations verbales de sa hiérarchie.

L’aventure commence pour ce grand réalisateur malien en 1999. Il écrit et réalisa son premier film : “Le Pacte social”. Ce film retrace l’initiation d’un jeune bambara dans le bois sacré. Il montre que devant les problèmes de la vie tels que : l’exode rural, le chômage, l’alcoolisme, le vol, l’insécurité, l’échec scolaire etc. l’initiation traditionnelle en milieu bambara protège et aide les jeunes à rester sur le droit chemin.

 

 

En 2000, Il adapta et réalisa “N’trokelen” un conte du chanteur Batoma Sanogo de N’Gama. Ce film est un hommage aux chasseurs traditionnels donsos qui cherchent à percer les mystères de la nature pour se soigner, se protéger et rendre service à la communauté.

Dans la foulée, Il réalisa en 2001 les 5 épisodes de la première série TV de l’ORTM. “Les aventures de Seko”

Simple villageois, Séko se fait voler sa femme par un séduisant citadin. Et le voilà parti pour la capitale emportant l’unique bien que sa femme lui a laissé : une bouilloire ! Mais, arrivé à l’auto gare, la bouilloire a disparu. Les démêlés avec le chauffeur l’amènent à la police, où grâce à son neveu Bamusa venu à la rescousse, Séko évite de justesse la prison. Bamusa offre de l’héberger, mais malheureusement, ils arrivent chez lui quand la logeuse s’est décidée à jeter à la rue son locataire et toutes ses affaires

En 2002, il est l’auteur -réalisateur de “Sanoudiè”, un court métrage de fiction de 26 minutes. La prolifération des postes téléviseurs et des nouvelles technologies dans les foyers, les difficultés de la vie, la recherche de plus en plus difficile du pain quotidien font que les parents ne consacrent plus suffisamment de temps à l’éducation des enfants à travers les traditionnelles veillées de contes. “Sanoudiè” est l’histoire d’une princesse avec un destin exceptionnel à travers l’adaptation d’un conte de Falaba Issa Traoré, conteur, dramaturge et réalisateur.

En 2003, Boubacar Sidibé écrit et réalisa un autre court métrage de 26 mn. La lutte contre les pauvres ou Fantan ni Mônè. Ce film jette un regard sur les différents régimes qui se sont succédé au pouvoir de l’indépendance à nos jours. Dans ce film, le réalisateur explique que tous les dirigeants disent qu’ils œuvrent pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations. Mais le constat est souvent amer. Car, les actes qu’ils posent s’apparentent d’une certaine façon à la lutte contre les pauvres pour la simple raison que les décisions ne sont pas très bien pensées. Un film d’interpellation dans les domaines du foncier, de la santé, de l’école etc.

 

Entre 2004 et 2006 il écrit et réalisa 45 épisodes de 26 minutes de la série “Dou” en deux saisons. “Dou” est une série qui décrit de manière caricaturale l’univers et la vie d’une famille polygame installée à Bamako.

Elle donne le point de vue de “l’intérieur” des membres de la famille à travers des histoires comportant de vrais enjeux dramatiques, mais aussi aux travers de leurs rêves, leurs préoccupations et leurs soucis quotidiens.

 

 

 

En 2007, Boubacar Sidibé se penche sur la santé mentale avec “Le fou du village” un téléfilm de 60 minutes. Les habitants de “fatobougou” célèbrent la journée de la folie en leurs manières. Paul, un expatrier américain veut faire une visite surprise à sa copine en poste à fatobougou. Il arrive pendant cette journée de la folie et devient le fou du village

 

 

 

 

Entre 2008 et 2009, il réalisa 40 épisodes du Sit-com “Bajènè” écrits par Ousmane Sow afin de découvrir et de comprendre certaines pratiques de notre société contemporaine. A travers une mise en scène attrayante et compréhensible pour un large public, des intrigues inspirées par la vie quotidienne mettent en scène des talentueux comédiens tels que Malick Dramé, Sira Diarra, Moussa Fofana, Cathérine Koné, Salimata Sidibé, Oumou Berthé, Karim Diarra, Domo Guindo, Salif Samaké, Aminata Koné, Moussa Fofana etc.

 

Entre 2010 et 2012, il écrit et réalisa la première série historique du Mali en 41 épisodes de 26 minutes sur le royaume Bambara de Ségou qui a connu l’une des plus brillante au 18ème siècle “Les Rois de Ségou”.

 

 

 

 

 

En 2013, il se penche sur les problèmes urbains de ses contemporains avec une série de 26 épisodes de 26 minutes “Dougouba Sigui” qui veut dire la vie en ville. “Dougouba Sigui” donne aux téléspectateurs la possibilité de découvrir et de comprendre une mosaïque de valeurs maliennes et universelles où se retrouvent l’amour, la haine, la passion, la tendresse, la solidarité, la méchanceté la bonté, etc.

 

 

En 2014, il écrit et réalisa 64 épisodes de “Yèrèdon Bougou”, une série qui décrit de manière caricaturale l’univers et la vie d’un groupe de femmes et d’hommes installés dans le village de “Yèrèdon Bougou”. Ainsi les difficultés de la vie, la recherche du bonheur et du bien-être matériel, poussent certains personnages à occuper des situations critiques ou comiques dans un village où la tradition, l’islam et les acteurs de l’administration entraînent des situations de conflits qui seront judicieusement exploitées.

En 2015, il écrit et réalisa une nouvelle série de 28 épisodes de 15 minutes intitulée “Douwanadô sara” où “L’enfant Béni”. Cette fiction amusante indique à la jeune génération des attitudes positives pour un modèle d’intégration sociale des personnes âgées au sein de leurs communautés d’origine dans le respect de nos US et coutumes.

En 2015, il envisage de réaliser “Lawantou” une série 26 épisodes de 26 minutes qui décrit de manière caricaturale l’univers et la vie d’un groupe de femmes et d’hommes installés dans le village de Nanko. Bien qu’il parte en retraite cette année, le réalisateur reste toujours attaché à son métier. Car il projette de travailler en 2016 sur une nouvelle série intitulée “La langue et les dents ou Vivre ensemble”.

Cette série rappellera au fil des épisodes que le Mali est un peuple pacifique qui n’a qu’une seule aspiration: celle de la paix, de la cohésion sociale, du respect des religions et des libertés et du développement économique et social pour toutes les ethnies qui y vivent et y cohabitent pacifiquement et fraternellement depuis des millénaires.

Les œuvres de Boubacar Sidibé finement écrits et parfois pleins d’humour sont imprégnés de la culture malienne et africaine, pétris d’adages et de métaphores savoureuses.

L’Indépendant

B DIABATE

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